Quel est le rôle du pôle QA (Assurance Qualité) dans le développement logiciel et en quoi est-ce important ?

12.Sep.24

Dans notre vie personnelle comme professionnelle, le numérique est omniprésent.

Dans ce contexte, la qualité des applications mobiles ou web que nous utilisons est devenue un facteur de différenciation important pour les marques.

Car à la clé d’une qualité logicielle déficiente, il y a :

  • la frustration des utilisateurs,
  • leur désengagement potentiel…
  • et le coût induit par le temps passé à résoudre les problématiques qui surviennent.

Pourtant, avec la complexité croissante des systèmes, la diversité des plateformes et le raccourcissement des cycles de développement, assurer la qualité des logiciels constitue un défi majeur.

Alors comment faire pour garantir la solidité et la pérennité de vos projets digitaux ?

La réponse se trouve dans l’assurance qualité.

 

Qu’est-ce que l’assurance qualité ?

Dans le développement logiciel, l’assurance qualité désigne l’ensemble des processus et des méthodes qui visent à garantir que les produits répondent aux exigences spécifiées dans le cahier des charges et sont exempts de défauts.

Contrairement au contrôle qualité (QC) qui se concentre sur l’identification des défauts après leur apparition (mais avant la livraison du produit au client), la QA vise à prévenir les défauts dès le début du processus de développement et tout au long du cycle de vie du produit.

Pour ce faire, voici quelques-unes des tâches qui incombent au pôle QA, dans le cadre du contrôle qualité :

  • Élaborer des plans de test
    Les testeurs du pôle QA définissent les stratégies de test, identifient les scénarios à couvrir et les critères d’acceptation.
  • Exécuter des tests
    Ils mettent en œuvre les tests manuels et automatisés (cf. le chapitre « Comment on teste ? ») pour détecter les bugs et les anomalies.
  • Analyser les résultats
    Ils analysent les résultats des tests, identifient les causes des échecs et proposent des solutions.
  • Suivre les anomalies
    Ils assurent le suivi des bugs jusqu’à leur résolution et vérifient que les corrections n’en introduisent pas de nouvelles.
  • Documenter les tests
    Ils documentent l’ensemble des activités de test, les résultats obtenus et les leçons apprises.
  • Collaborer avec les équipes
    Les testeurs QA travaillent en étroite collaboration avec les développeurs, les chefs de projet et les autres parties prenantes pour garantir la qualité du produit final.

Les rôles et responsabilités au sein du pôle Assurance qualité sont précisément définis : des testeurs, des analystes et des ingénieurs travaillent ensemble pour garantir la qualité.

Bien entendu, garantir un logiciel sans la moindre anomalie serait présomptueux : comportements inattendus, environnements hors normes, etc. viennent compliquer la tâche des qualiticiens.

La QA a pour principal objectif de réduire les risques de défaillances.

 

Les enjeux et défis de l’assurance qualité logiciel

Pour les entreprises, les enjeux sont multiples et… de taille !

En premier lieu, un bug majeur ou une panne de service (parfois amplifiée par les réseaux sociaux) fait courir le risque de ternir durablement l’image et la réputation de l’entreprise.

Les clients mécontents ont la possibilité de se tourner vers la concurrence, avec pour conséquence une perte financière pour l’entreprise.

Perte à laquelle il faut ajouter le coût de la correction des anomalies, surtout si elles sont détectées en production ! On doit alors prévoir des mises à jour, des « hotfixes » et éventuellement des indemnisations pour les clients lésés.

Sans compter que dans certains secteurs (banque, assurance, santé…), les logiciels sont tenus de respecter des réglementations strictes. Un bug peut entraîner des conséquences judiciaires et pécuniaires. Dans le cas d’une application bancaire, par exemple, développeurs et testeurs devront s’assurer que les virements, les paiements, etc. fonctionnent correctement, mais aussi que les données clients sont sécurisées…

Et dans le cas d’une application à destination de collaborateurs nomades (commerciaux, techniciens de maintenance…), la déficience d’un logiciel Métier (bug, anomalies, manque de performance…) peut induire baisse de productivité et frustration lorsque les utilisateurs perdent du temps à tenter de le faire fonctionner ou à contourner les difficultés qu’ils rencontrent.

De manière générale, l’assurance qualité aide à réduire les coûts à long terme en identifiant et en corrigeant les problèmes tôt dans le cycle de développement du logiciel.

Son enjeu est donc stratégique pour les entreprises.

 

Méthodologies de test

Pour relever ces défis, différentes méthodologies de test sont utilisées.

En méthodologie Agile, par exemple, les tests sont intégrés tout au long du cycle de développement. Cela permet une détection précoce des défauts et une réponse rapide aux changements.

Par opposition, le modèle Waterfall (ou modèle en cascade) ne fait intervenir les tests qu’en fin de développement. Cette approche séquentielle n’est plus que rarement utilisée aujourd’hui, car moins flexible.

Enfin, dans l’approche DevOps (contraction de « développement » et « opérations »), l’assurance qualité est fusionnée avec le développement, le déploiement et l’intégration dans un processus continu. Cela contribue à réduire les délais de livraison et à améliorer la qualité globale. Ainsi, les pratiques de CI/CD (intégration continue / livraison continue) permettent de tester en continu et de manière automatisée chaque modification.

 

Les différents types de tests

Il existe toute une variété de tests que l’on peut classer pour simplifier dans deux catégories distinctes : les tests fonctionnels et non fonctionnels. En voici quelques exemples :

Parmi les tests fonctionnels

  • Les tests unitaires : ils se concentrent sur la vérification du bon fonctionnement des plus petites unités de code. Ils permettent de détecter rapidement des erreurs au niveau du code source.
  • Les tests d’intégration : ces tests visent à vérifier que les différentes parties d’une application fonctionnement correctement ensemble. On s’assure ainsi que les interfaces entre les modules sont bien définies et qu’il n’y a pas de problèmes de compatibilité.
  • Les tests d’acceptation : ils sont effectués en fin de projet pour vérifier que l’application répond aux besoins des utilisateurs et aux critères d’acceptation définis.

Parmi les tests non fonctionnels

  • Les tests de performance : ils évaluent la vitesse, la réactivité, la stabilité de l’application sous une charge donnée. Ils incluent notamment des tests de montée en charge.
  • Les tests de sécurité : ces tests visent à identifier des vulnérabilités et à s’assurer que les données et systèmes sont protégés contre les cyberattaques.
  • Les tests de compatibilité : ils permettent de vérifier que l’application fonctionne sur différents systèmes d’exploitation, équipements, navigateurs, etc.

Communs aux tests fonctionnels et non fonctionnels

  • Les tests de systèmes : ils ont pour objectif de valider le bon fonctionnement de la solution dans son ensemble, depuis son lancement jusqu’à sa fermeture. Ils incluent des tests fonctionnels et non fonctionnels.
  • Les tests exploratoires : ces tests suivent une approche intuitive. Le testeur explore le logiciel sans scénario prédéfini. Ce type de test permet de découvrir des défauts inattendus en déroulant des scénarios auxquels on n’aurait pas pensé.
  • Les tests de non-régression : ils viennent valider qu’une modification dans le code ne comporte pas d’effets de bord sur des parties déjà validées de l’application.

Chaque projet étant unique, il nécessite une combinaison spécifique de méthodes de test.

Le choix des tests à mettre en œuvre dépend de nombreux facteurs, tels que la nature du projet, les contraintes de temps et de budget, et le niveau de criticité de l’application.

Pour illustrer ces différentes approches, on peut prendre l’exemple d’une application d’e-commerce :

  • les tests unitaires permettront de vérifier, par exemple, que le calcul des taxes est correct ;
  • les tests d’intégration, que le processus de paiement fonctionne correctement avec le système de paiement ;
  • et les tests de performance, que l’application est capable de gérer un grand nombre de visiteurs simultanés lors d’une promotion.

 

 

Comment on teste ?

Le processus de test commence par la planification. Au cours de cette étape, on analyse les exigences et on définit des stratégies de test.

Ensuite, les tests sont conçus, développés et exécutés en utilisant les approches, outils et technologies appropriés.

Tests via un émulateur ou tests sur des équipements réels ?

Il existe une variété de versions de systèmes d’exploitation et de tailles d’écran. Tester votre application dans ces différents cas de figure s’avère nécessaire. Les émulateurs permettent de faciliter ces tests et de les effectuer plus rapidement.

Cependant, une combinaison entre tests sur un émulateur et tests réels sur des devices permettra de renforcer leur qualité, car le comportement d’un smartphone n’est pas complètement reproductible sur un émulateur.

Tests automatisés ou tests manuels ?

L’automatisation des tests est de plus en plus courante. Comme cela nécessite un travail préparatoire important, un bon compromis consiste à la privilégier sur des portions critiques de l’application.

Il est important de noter que les tests manuels et automatisés sont complémentaires :

  • Les tests manuels permettent d’explorer les fonctionnalités de manière plus approfondie et de détecter des problèmes qui peuvent être difficiles à automatiser.
  • Les tests automatisés, quant à eux, permettent de gagner du temps et d’augmenter la couverture des tests.

Quels outils de test ?

Il existe une multitude d’outils, chacun ayant ses spécificités et ses domaines d’application : tests fonctionnels, tests de performance, tests de charge, tests automatiques, gestion des tests, bug tracking, etc.

Le choix dépend de la nature du projet (web, mobile), des technologies utilisées (langages de programmation, frameworks), du budget alloué, des compétences de l’équipe…

Mesure de l’efficacité des tests

Pour évaluer l’efficacité d’un pôle QA et suivre l’évolution de la qualité du produit, il est important de définir des indicateurs de performance (KPI). Voici quelques exemples de KPI couramment utilisés :

  • Taux de couverture des tests
    Quel pourcentage du code est couvert par les tests ?
  • Densité des défauts
    Nombre de défauts par ligne de code ou par fonctionnalité.
  • Taux de réussite des tests
    Pourcentage de tests qui se sont exécutés avec succès.
  • Délai moyen de résolution des défauts
    Temps nécessaire pour corriger un défaut.
  • Coût des défauts
    Coût total des défauts, y compris les coûts de correction, de perte de productivité et de perte de revenus.
  • Temps passé en test
    Pourcentage du temps total du projet consacré aux tests.

L’analyse de ces indicateurs permet d’identifier les points forts et les points faibles du processus de test et d’apporter les améliorations nécessaires.

 

En résumé,

Un pôle Assurance qualité bien structuré est essentiel pour garantir la qualité logicielle dans un environnement de développement rapide et complexe.

C’est aussi un levier important d’amélioration continue pour l’entreprise, puisqu’il permet d’optimiser les processus et de garantir la satisfaction des utilisateurs.

Avec l’émergence de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle et l’automatisation des tests, les possibilités d’améliorer encore davantage la qualité des logiciels paraissent infinies !

Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous mis en place un pôle QA dans votre entreprise ? N’hésitez pas à partager vos points de vue ! Nous serions ravis d’échanger avec vous sur ce sujet.

 

Pour aller plus loin :

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