Annoncé en septembre 2018 et présenté par la Ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn, le projet de loi « Ma Santé 2022 : un engagement collectif » a pour ambition une transformation en profondeur de notre système de santé actuel. Son objectif est en effet d’apporter une réponse aux grands défis auxquels est confronté le système de santé français.
Meilleure organisation des professionnels de santé, renforcement des actions de prévention, amélioration de la qualité et de la pertinence des soins, maintien à domicile le plus longtemps possible, révision des modes de financement sont quelques-uns des chantiers sur lesquels « Ma santé 2022 » entend se pencher, avec le concours de professionnels de santé, d’institutionnels et d’industriels du numérique.
Dans ce contexte, le virage numérique constitue le véritable enjeu du projet « Ma Santé 2022 » : il s’agit en effet de mettre en place une « véritable offre de services numériques » auprès des soignants, des soignés et des aidants. Startups, éditeurs de logiciels ou d’applications mobiles rivalisent donc de créativité pour développer des solutions digitales toujours plus innovantes s’appuyant sur les objets connectés, l’intelligence artificielle, l’analyse prédictive ou encore la réalité augmentée, afin de faciliter le quotidien des patients et du personnel médical.
Alors comment le numérique peut-il s’intégrer dans notre santé au quotidien ? Quelles sont ses applications sur le terrain ? Nous vous en proposons quelques exemples.
Les objets connectés mis au service de la santé
Après avoir intégré notre quotidien (avec les aspirateurs, montres, balances et autres compteurs connectés), les objets connectés assistent désormais les personnes fragilisées chez elles (âgées, souffrant de handicap ou hospitalisées à domicile) ou même au sein des établissements médico-sociaux.
Les enjeux sont forts car ces objets permettent d’améliorer la qualité de vie et le bien-être des personnes soignées, mais aussi de réduire les risques de maladies et de perte d’autonomie. Associés à des services de téléassistance, ils favorisent le maintien au domicile « aussi longtemps et dès que possible » de l’usager.
Surveillance des habitudes de vie (en EHPAD ou à domicile)
La prévention d’escarres, de chutes, de sorties inopinées ou du risque de déshydratation est assurée à l’aide de dispositifs médicaux connectés, appairés aux outils numériques des soignants.
Il s’agit par exemple de tapis connecté, de verre intelligent, de micro-capteurs, qui recueillent des données et les transmettent aux professionnels de santé qui agissent ainsi, même à distance, sur la prise en charge et le bien-être du patient.
S’ils détectent un changement de comportements ou d’habitudes de la personne soignée, ils peuvent mettre en œuvre des actions de stimulation à l’hydratation, stimulation à la mobilisation, etc.
L’ensemble de ces données collectées s’intègrent aux tableaux de bord de pilotage du personnel soignant, des responsables d’établissements ou de services (indicateurs, RAMA, projet de vie, rapports, …), leur permettant de mettre en œuvre rapidement les mesures appropriées.
Faciliter le travail des soignants et rassurer les aidants
Les résidents en EHPAD ou les personnes fragilisées à domicile peuvent être équipés de cannes connectées, de montres connectées ou de chaussures contenant une semelle intelligente : ces solutions sont en effet en mesure de détecter des chutes ou même de prévenir le risque de chute, ce qui demeure la préoccupation de tous. La famille, les voisins ou le centre de secours sont alors alertés en cas de comportement anormal ou à risque. Les personnes les plus proches peuvent se déplacer dans les plus brefs délais pour contrôler et porter secours à la personne en difficulté.
Grâce à toutes les données collectées par les objets connectés, le médecin est également épaulé dans la prédiction d’une nouvelle pathologie ou du risque de dégénérescence.
Échanger facilement avec les professionnels de santé
Les solutions digitales facilitent la communication entre soignants, soignés et aidants. La famille éloignée est tenue informée au quotidien de tout ce qui concerne la personne fragilisée (santé, soins, activités…). Elle peut participer aux échanges avec les professionnels de santé, même à distance. Il devient ainsi plus aisé de garder le contact avec ses parents et les équipes soignantes (médecins, auxiliaires de vie…)
Le projet d’accompagnement personnalisé (PAP) ou projet de vie s’intègre alors pleinement au plan de soins de la personne, humanisant la démarche et renforçant le lien entre le soignant et le soigné.
Au-delà de ces avancées technologiques, c’est bien l’usage auprès des personnes fragilisées, des aidants et des professionnels de santé, qui permettra l’appropriation pleine et entière des solutions mises en œuvre.
Nous l’avons vu, de nombreuses solutions digitales s’appuyant sur des objets connectés viennent conforter la réalisation de la stratégie « Ma Santé 2022 ».
L’étude des besoins et attentes de l’ensemble des acteurs reste un préalable incontournable à la réussite d’un projet de mise en œuvre d’une solution e-santé.
Il ne suffit pas de sélectionner une solution par défaut et de la déployer pour qu’elle soit acceptée par chacun.
Le virage numérique est déjà engagé : de nombreuses solutions existent, sont commercialisées et sont utilisées par des milliers de personnes. Elles continueront à s’améliorer pour répondre de mieux en mieux aux besoins des personnes concernées (résidents, usagers, aidants, professionnels de santé).
La mobilisation de chaque partie prenante est essentielle pour parfaire les dispositifs en gardant en tête que l’Homme constitue le levier essentiel de la transformation numérique du secteur de la santé.
Par Carole Longe, Chargée de relation clientèle, e-santé
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